[Reflexions sur le temps present]
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RÉFLEXIONS SUR LE TEMPS PRÉSENT

 

QU'IL FAUT PORTER

UN JUGEMENT SAINEMENT PESSIMISTE

 

« C'est le jugement sainement pessimiste qu'elles [les préoccupations de la fin des temps] aident les hommes à porter sur le monde où ils vivent, et sur l'orientation de l'Histoire. On peut croire qu'une des causes qui ont le plus gravement affaibli beaucoup de Catholiques modernes, et favorisé chez eux ce qui fut le libéralisme, l'américanisme, le modernisme, etc., c'est l'infiltration dans leurs âmes des dogmes maçonniques du 'Progrès nécessaire et de l'Optimisme humanitaire, pseudo-idées sentimentales qui répondent au désir secret de la nature d'accepter les faits accomplis, et qui n'ont pas leurs pareils pour aveugler le jugement. » (...)

« Il paraît non moins clair toutefois que l'ordre social actuel appelle et suscite lui-même ces forces de destruction. Il n'y a pas d'ordre et de justice possibles là où manquent l'ordre et la justice entre l'homme et Dieu. "Qui pourrait", écrivait S. Pie X en 1903, dans l'encyclique E supremi apostolatus, "ne pas sen­tir son âme saisie de crainte et de tristesse à voir la plupart des hommes, tandis qu'on exalte par ailleurs et à juste titre les progrès de la civilisation, se déchaîner avec un tel acharnement les uns contre les autres, qu'on dirait un combat de tous contre tous ? Sans doute, le désir de la paix est dans tous les coeurs, et il n'est personne qui ne l'appelle de tous ses voeux. Mais cette paix, insensé qui la cherche en dehors de Dieu; car, chasser Dieu, c'est bannir la Justice, et,la Justice écartée, toute espérance de paix devient une chimère. La paix est l'oeuvre de la Justice (Is. XXXII, 17). Il en est, et en grand nombre, Nous ne l'ignorons pas, qui, poussés par l'amour de la paix, c'est-à-dire de la tranquillité de l'ordre, s'associent et se groupent pour former ce qu'ils appellent le parti de l'ordre. Hélas ! vaines espérances, peines perdues ! De partis d'ordre capables de rétablir la tranquillité au milieu de la perturbation des choses, il n'y en a qu'un : le parti de DIEU. » (...)

« En tous cas une chose est claire à nos yeux : c'est que nous ne luttons pas pour la défense et le maintien de "l'ordre" social et politique actuel. Nous luttons pour sauvegarder les éléments de justice et de vérité, les restes du patrimoine humain, les réserves divines qui subsistent sur la terre, et pour préparer et réaliser l'ordre nouveau qui doit remplacer le présent désordre. »

 

JUSTICE : À entendre au sens chrétien du terme, la seconde des quatre vertus cardinales, au sens évangélique et surnaturel (« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés »).

 

DÉCLIN ET AGONIE PAR LA FAUTE DES HOMMES

 

« À vrai dire, depuis le déclin du Moyen-Âge, l'histoire moderne est-elle autre chose que l'histoire de l'agonie et de la mort de la Chrétienté? S. Vincent Ferrier, au couchant du XIVe siècle, annonçait la fin du monde et ressuscitait des morts en confirmation de sa parole : n'est-ce pas plus précisément la fin du monde Chrétien qu'il annonçait ? Jeanne d'Arc [pas encore canonisée en 1922], si elle a réussi à délivrer la France, a échoué dans sa mission de rappeler la terre au respect du Droit Chrétien. Désormais l'animal raisonnable va s'appuyer sur lui-même, la pierre d'angle ne sera plus le Christ. L'esprit d'indépendance absolue, qui, en définitive, porte l'homme à revendiquer pour lui-même l' aséité [être par soi seul], et qu'on peut appeler l'esprit de la Révolution antichrétienne, s'introduit victorieusement en Europe avec la Renaissance et la Réforme, il soustrait à l'ordre Chrétien ici la sensibilité esthétique et toutes les curiosités de l'esprit, là la spiritualité religieuse et la volonté, et vise à remplacer partout le culte des trois Personnes divines par le culte du Moi humain. Réprimé au XVIIIe siècle, lancé au XVIIIe et au XIXe siècle à la conquête de l'univers, servi avec persévérance et habileté par la contre-église maçonnique, il réussit à écarter Dieu de tout ce qui est centre de pouvoir ou d'autorité dans les peuples. » (...)

           « Quelle sera l'issue de ce combat livré à Dieu par de faibles mortels, nul esprit sensé ne le peut mettre en doute. Il est loisible assurément, à l'homme qui veut abuser de sa liberté, de violer les droits et l'autorité suprême du Créateur; mais au Créateur reste toujours la victoire. Et ce n'est pas encore assez dire : la ruine plane de plus en plus près sur l'homme justement quand il se dresse plus audacieux dans l'espoir du triomphe. C'est de quoi Dieu Lui-même nous avertit dans les saintes Écritures. Il ferme les yeux, disent-elles, sur les péchés des hom­mes (Sag. XI, 24), comme oublieux de Sa puissance et de Sa majesté; mais bientôt après ce semblant de recul, Se réveillant ainsi qu'un homme dont l'ivresse agrandit la force (Ps. LXXVII, 65), Il brise la tête de Ses ennemis (Ps LXVII, 22), afin que tous sachent que le Roi de toute la terre, c'est Dieu (Ps. LXVI, 8), et que les peuples comprennent qu'ils ne sont que des hommes (Ps. IX, 20). » (...)

Enfin ce n'est pas des efforts des hommes que nous attendons avant tout le salut, c'est de Celui dont il a été dit : "Nec enim aliud sub caelo nomen datum est hominibus, in quo oporteat eos salvos fieri" » (citation libre de Act. IV, 12 : "car il n'y a pas sous le ciel un autre nom qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés").

 (Jacques Maritain, Antimoderne, Ch. V : Réflexions sur le temps présent. Paris 1922)

 


 

 

"Dieu promit solennellement à Noé de ne plus envoyer contre la terre coupable le terrible châtiment du déluge; mais sa justice l'a contraint plusieurs fois, pour punir les nations révoltées, de recourir à un moyen sévère, et qui présente plus d'une analogie avec le déluge; il a déchaîné contre les peuples le fléau des invasions ennemies. L'histoire en présente, dans tout son cours, la suite effrayante ; et toujours la divine Providence s'est justifiée dans ses oeuvres. Les invasions étrangères ont été toujours amenées par les crimes des hommes, et il n'en est pas une seule qui n'atteste la suprême équité par laquelle Dieu gouverne le monde.

Nous ne .rappellerons point ici la succession de ces grandes catastrophes dont le récit forme, pour ainsi dire, les annales de l'humanité, ces conquêtes, ces extinctions de races, ces pertes de nationalités, ces fusions violentes de peuples, dans lesquelles tout un passé est submergé. Qu'on se rappelle seulement les deux grands faits de ce genre qui ont désolé le monde depuis l'ère chrétienne, et qu'on adore la justice de Dieu.

L'empire romain avait accumulé les crimes jusqu'au ciel ; l'adoration de l'homme et la licence effrénée des moeurs avaient été portées par son influence au dernier degré dans les nations qu'il avait perverties. Le Christianisme pouvait sauver les hommes dans l'Empire, mais l'Empire lui-même ne pouvait devenir chrétien. Dieu le voua au déluge des barbares, et il disparut sous les flots de l'invasion qui montaient toujours, jusqu'à ce qu'ils eussent couvert les sommets dorés du Capitole. Les farouches exécuteurs de la vengeance céleste avaient eux-mêmes l'instinct de leur mission, et ils prenaient le nom de Fléaux de Dieu.

Plus tard, lorsque les nations chrétiennes de l'Orient, celles qui avaient transmis aux Occidentaux le flambeau de la foi qu'elles ont laissé s'éteindre chez elles, eurent assez fatigué la justice divine par les sacrilèges hérésies dont elles défiguraient l'auguste symbole de la foi, Dieu déchaîna sur elles, du fond de l’Arabie, le déluge de l'Islamisme qui engloutit les chrétientés premières, sans épargner même Jérusalem, teinte du sang et témoin de la résurrection de l'Homme-Dieu. Antioche et Alexandrie avec leurs Patriarcats s'abîmèrent dans l'ignominie de l'esclavage, en atten­dant que Constantinople à son tour, ayant lassé la patience divine, devînt elle-même le siége du Croissant.

C'est notre tour maintenant, nations occidentales, si nous ne revenons pas au Seigneur notre Dieu. Déjà les cataractes du Ciel sont entr'ouvertes, et le flot vengeur de la barbarie menace de se précipiter sur nous. Mais aussi, dans notre Europe, toute chair n'a-t-elle pas corrompu sa voie, comme aux jours de Noé? N’avons-nous pas conspiré de toutes parts contre le Seigneur et contre son Christ? N’avons-nous pas crié comme les nations impies dont parle le Psalmiste :

« Brisons leurs liens, et rejetons leur joug loin de nous (1) » ? Tremblons que le moment ne soit venu, où, en dépit de notre orgueil et de nos fragiles moyens de défense, le Christ irrité, à qui seul les peuples appartiennent, « nous régira avec la verge de fer, et nous brisera comme un vase d'argile (2)»  Le temps presse, profitons du conseil que nous donne le Roi-Prophète : « Servez le Seigneur dans la crainte, embrassez sa loi, de peur que le Seigneur ne s'irrite, et que vous ne périssiez quand sa colère s'allumera soudain (3) ».

Dom Prosper GUERANGER : L’année liturgique ; Jeudi de la Sexagésime (1880)

(1) (2) (3) Psaume II

 

 

 

 

 

En 1412 il y avait déjà grande pitié dans le Royaume de France lorsque Dieu suscita Sainte Jeanne d'Arc, la Pucelle,et...Orléans fut délivrée.

Mais il est nécessaire que les  gens d'arme combattent et, alors, Dieu donnera la victoire.

 

Sainte Jeanne d'Arc espoir et salut de la France

Sauvez-nous !

 

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